« Le Yoga Iyengar m’apaise tout en sollicitant ma fibre d’exigence. »
Gisou est à la retraite. Elle a toujours fait beaucoup de sport et est exigeante avec elle-même. Gisou souhaitait apaiser son corps et son esprit. Elle nous a accordé du temps pour parler de son parcours et de sa pratique yogique. C’était dynamique et très touchant. On vous emmène à sa rencontre.
Merci d’avoir accepté notre invitation, pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec le Yoga Iyengar® ?
J’ai longtemps pratiqué la course à pied. J’ai commencé à courir vers l’âge de 33 ans et j’ai vite été absorbée par cette activité physique. Je pouvais sortir tous les jours et sur de longues distances. J’ai couru de nombreux marathons et avec le temps j’ai souhaité complémenter la course par des étirements et du renforcement et je suis tourné « naturellement » vers des cours de gym.
Néanmoins, j’ai progressivement intégré que mon besoin profond était de m’apaiser après mes entraînements de course à pied. J’ai un tempérament vif voire nerveux, bref, je suis toujours un peu au taquet ! (rires) et j’avais envie d’apprendre à « redescendre ». C’est ainsi qu’un collègue d’entraînement m’a un jour parlé de yoga et du bien que cela lui procurait avant, pendant et après.
Ici, sur Aigues-Mortes, j’ai trouvé des cours de Hatha Yoga mais également de Vinyasa. Comme je n’étais pas spécialiste, j’ai touché un peu à tout. Je pratiquais en cours collectifs et j’utilisais ce que j’apprenais après mes séances de course à pied. Des résultats physiques furent rapidement au rendez-vous avec notamment moins de courbatures le lendemain. J’ai ainsi pratiqué durant 4-5 ans.
Et puis en 2020 le centre Namasté s’est ouvert à Aigues-Mortes avec une offre de cours très variée. C’est là que j’ai rencontré Frédéric, enseignant de Yoga Iyengar et qui venait de commencer à donner des cours ici. J’ai pour ainsi dire assisté à son premier cours durant lequel, on a repris toutes les bases du Yoga. Et là je me suis rendu compte que ce que j’avais fait jusque-là manquait d’exigence et d’alignement. Les postures que je faisais avant étaient imprécises.
Je me suis dit : « Pourquoi pas continuer ? » L’organisation du cours et le discours qu’il contenait résonnaient parfaitement en moi. Ça me correspondait bien. Frédéric me reprenait, m’ajustait avec conviction et bienveillance. Et je me suis rendu compte que je pouvais, à presque 60 ans, progresser avec mon corps.
Quelle est la place du Yoga Iyengar® dans votre quotidien ?
J’ai progressivement délaissé la course à pied. J’ai dit « stop » parce que je ne prenais plus de plaisir. Grâce à ma pratique régulière du Yoga j’arrive désormais à supporter les douleurs accumulées par ma pratique sportive et durant ma carrière professionnelle. J’étais aide-soignante. J’ai dû supporter de nombreuses postures inconfortables au quotidien. Je travaillais de nuit et j’ai accumulé le cocktail de troubles musculo-squelettiques : maux de dos, d’épaules, de poignets, de mains etc.
Aujourd’hui, je pratique le Yoga trois fois par semaine en cours collectifs et tous les jours, chez moi, en autonomie, en essayant de faire ce que j’ai appris la veille avec mon enseignant. Je m’y tiens à l’exception peut-être des temps de vacances.
Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans la pratique du Yoga ?
Je m’engage dans le yoga comme je me suis toujours engagée dans la vie. Lorsque je fais quelque chose, je me lance à fond. En cela, je respecte toujours autant ma personnalité profonde. Et ce que j’ai découvert, et redécouvre chaque jour encore, c’est que je pratique sans esprit de compétition ni de comparaison. Pour moi c’est nouveau et très apaisant. On regarde l’autre pour apprendre de lui mais pas pour le juger.
Et Frédéric, toujours patient et bienveillant, nous le dit régulièrement : « Faites-en fonction de vous ! » Ça me fait du bien par rapport à mon caractère ! Il n’y a pas de chronomètre, pas de data. Par exemple, si je ne me sens pas de monter en Sirsasana, j’arrive à me dire que ce n’est pas grave. Je développe une relation apaisée avec moi-même. Il n’y a jamais d’échec, seulement des expériences. J’apprends. Et je ne vois jamais le temps passer. Je fais le vide et reste dans le moment présent. En conscience.
Pouvez-vous nous parler d’un ou plusieurs asana que vous appréciez particulièrement ?
Oui bien sûr, il y en a deux qui me viennent comme des évidences.
D’abord, je parlerai de Sarvangasana. J’ai senti une véritable progression. Aujourd’hui, j’y suis bien, je l’apprécie même s’il me reste beaucoup de points à corriger. J’observe les progrès dans tout le haut du dos, une zone difficile à atteindre pour moi. Pour diverses raisons, je suis un peu voûtée (vie professionnelle notamment) et je sens progressivement que mon dos rentre. Je le travaille tous les jours à la maison et ça me fait du bien.
Ensuite, j’aborderai Sirsasana. Là encore, je commence à me sentir bien dans cette posture. Je progresse. Je suis heureuse de lâcher les quelques peurs dues à cette posture inversée et cela me donne confiance. Je m’éloigne du mur. Mon dos se renforce. Je m’installe dans Sirsasana avec plus de douceur, moins en force.
Au-delà de la pratique pure, avez-vous fait des rencontres dans le Yoga Iyengar® qui comptent aujourd’hui pour vous ?
Il y a deux ans, j’ai participé à la Convention Nationale de Yoga Iyengar® à Arles. D’abord sur la pointe des pieds en me disant : « Le niveau va être au taquet. Est-ce que ce n’est pas trop fort pour moi ? » Et encore une fois, bien aidée par Frédéric, je me suis dit : « Gisou, tu fais à ton niveau et à ton rythme. Éloigne tout jugement. » Et je me suis régalée. J’étais fatiguée, c’était dur, mais tellement satisfaisant.
J’y ai croisé des participants sincères, rigoureux et respectueux. Des qualités que j’aime. Lors de l’ouverture de la Convention, en regardant autour de moi, je peux avouer que j’ai été prise d’émotions et j’ai versé ma larmette. Oui parfaitement, c’était très émouvant. Ça m’a pris aux tripes, je ne pensais pas qu’il y aurait tant de monde.
Enfin, croiser quelqu’un comme Raya (Uma Datta, invité de la Convention 2023, NDLR), c’est quelque chose ! Sa transmission m’a beaucoup touchée et j’ai essayé de garder un maximum d’informations. Cette première expérience de Convention m’a marquée et je n’ai qu’une envie : pouvoir m’inscrire cette année à la Convention qui aura lieu de nouveau à Arles !
Que diriez-vous à une personne qui hésite à se lancer dans le Yoga Iyengar® ?
Tout le monde peut faire du yoga. J’en parle souvent à mes anciens collègues de course à pied. C’est un complément idéal pour libérer les articulations et adoucir son rapport à la compétition. Attention, il est important d’être rigoureux et assidu si l’on veut des résultats tangibles. Il n’y a rien de magique dans le Yoga et le travail paye toujours.
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