YEHUDI MENUHIN ET LE YOGA IYENGAR®
Les lignes qui suivent sont extraites du livre : Yehudi Menuhin, Voyage inachevé , autobiographie » paru en 1977. La photo fait partie des Archives AP.
"Quant à moi, c’est à Auckland que j’ai fait une découverte importante au cours de ce voyage de 1951…Un jour de juillet, pendant qu’Herphzibah se faisait soigner par un chiropracteur, je feuilletais la littérature de la salle d’attente et tombai sur une mince brochure consacrée au yoga. C’est à peine si j’en avais entendu parler jusqu’alors, que ce soit sur le plan des exercices physiques ou du système philosophique, mais cette petite introduction au Hatha Yoga, c’est-à-dire aux postures corporelles ou asanas, me frappa comme une révélation.
Sans même savoir ce que je cherchais, j’étais tombé sur la clé de certaines énigmes persistantes, sur quelque chose qui pouvait me faire prendre conscience de mes capacités, développer l’aisance physique que mon éducation ne m’avait pas donnée, m’indiquer une voie pour mieux comprendre la technique du violon , et peut-être, si je persévérais, me permettre de marcher la tête en bas et de satisfaire ainsi à retardement une de mes ambitions d’enfant, quand j’enviais si fort les gamins qui savaient ainsi se tenir sur les mains. Intrigué par tant de promesses, je demandai au chiropracteur la permission d’emporter la brochure en tournée et de la lui rendre en fin de semaine.
Quand je n’étais pas sur les routes, en train de répéter ou de jouer en public, je passai donc tout mon temps, cette semaine-là, enfermé dans ma chambre d’hôtel à essayer les asanas, et je trouvai le plus grand plaisir à ces exercices qui exigeaient non pas de la tension mais du calme intérieur, qui n’étaient ni agressifs ni compétitifs et devaient être fait dans la solitude, n’exigeant d’autre matériel que quelques mètres carrés de sol. En rendant son livre à son propriétaire en fin de tournée, j’en avais suffisamment appris pour continuer à pratiquer, bien que de façon très approximative.
En arrivant en Inde quelques mois plus tard, je pouvais donc me prévaloir de quelque chose d’indien…
Pour notre première soirée à Delhi, le Pandit Nehru me mit au défi de montrer ce que je savais faire et je me mis debout sur la tête, un peu gauche et branlant, sous le regard critique de sa fille Indira, de sa sœur « Nan » Pandit et de quelques membres du gouvernement. « Ah mais ce n’est pas ça du tout, fit Nehru sans ménagement, je vais vous montrer. » Il ôta sa petite calotte à la Gandhi et se mit très élégamment – mais pas plus élégamment que moi aujourd’hui - la tête en bas et les pieds en l’air sur le tapis du salon. Comme il convenait en pareille circonstance, je fis de mon mieux pour imiter mon premier gourou, et nous étions tous les deux sur la tête quand le splendide maître d’hôtel à turban et à large ceinture ouvrit toute grande la porte pour annoncer que le dîner était servi.
Il y a eu d’autres gourous et d’autres leçons, mais je n’en ai pas pris régulièrement avant de connaître Iyengar, qui n’était pas un ascète barbu mais un homme jeune et vigoureux, avec femme et enfants. C’est à Bombay que nous avons fait connaissance. A la requête d’un ami commun, il était venu me voir de Poona ; en pénétrant un matin dans mon appartement, il précisa aussitôt, avec une sorte d’autorité rustique, que c’était moi aussi bien que lui qui allait « passer une audition ». Il ne doutait pas que j’étais quelqu’un de très éminent, quoi qu’en fait il n’eût jamais entendu parler de moi ; et si j’étais un nom avec lequel il fallait compter, si le privilège de ce nom pouvait rejaillir sur lui, je n’en étais pas moins, en dépit de ma célébrité, un corps occidental de plus, aussi noué que les autres. Je le prévins que j’étais très pris et ne pouvais lui accorder que cinq minutes. Il me pria de m’étendre sans bouger et me toucha en différents points. Je me réveillai une heure plus tard, détendu comme je ne l’avais pas été depuis des années. Cette « reconnaissance » pédagogique avait commencé comme toutes les autres par une sorte d’enchantement.
Iyengar est maintenant connu hors des frontières de l’Inde, il a rédigé un traité exhaustif sur le yoga, et les universités étrangères l’apprécient comme conférencier. Ses activités comme les miennes s’étant multipliées, nous nous sommes vus plus rarement, mais il fit pour moi le voyage d’Europe tous les étés pendant près de quinze ans, et à chaque fois que je me rendis en Inde, il m’accompagna pendant tout mon séjour pour ma mise en train quotidienne.
Le yoga est pour moi une contribution au mieux-être, il me permet de faire davantage de choses et de les faire mieux.
Le yoga est une technique idéale pour prévenir les maladies physiques et mentales et protéger le corps en général en développant une sensation inébranlable d’assurance et de sûreté de soi. Par sa nature même le yoga est inextricablement lié aux lois universelles, pour permettre une respiration calme dans la paix de l’esprit et la fermeté de la volonté. Par sa nature même il est à chaque instant un acte vivant."
Yehudi Menuhin
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