L’ENSEIGNEMENT DE YAMA ET NIYAMA PAR GURUJI
En relation avec le dernier numéro de "Yogasāra" que vous avez reçu durant l’été, consacré à yama et niyama, voici une extraordinaire vidéo, enregistrée en 2010 lors de la rencontre de B.K.S. IYENGAR avec le Dalaï-Lama à New Delhi.
Guruji y explique d’une façon lumineuse les préceptes de yama et niyama à partir de son enseignement de la posture utthita trikoṇāsana.
Pour une meilleure compréhension, vous pourrez lire, ci-dessous, la traduction en français des propos de Guruji (traduction réalisée par Alissa CARRERAS).
Traduction de "Understand yama and niyama"
Pour comprendre yama et niyama
"Je vais montrer dans trikoṇāsana comment yama et niyama sont impliqués.
Prenez trikoṇāsana, entrez dans l’āsana directement. Observez le centre du crâne (posant sa main sur la tête du démonstrateur 1), je dois observer lorsque je fais l’āsana l’amplitude de l’étirement que j’ai (montrant la longueur d’un bras) de ce côté et l’amplitude d’étirement de l’autre côté (montrant la longueur du bras opposé). Il y a une différence : cette extrémité et celle-là (montrant les deux extrémités des bouts des majeurs), cette main va dans une direction alors que l’autre va dans une autre, le voyez-vous ?
Le corps a aussi ses propres termes éthiques. Il y a une discipline éthique ici et qui disparaît là. Ce majeur pointe fermement dans la bonne direction alors que celui-ci se dirige vers le ce coin, donc la conscience commence ici (bout des ongles des majeurs) et cet ongle (du majeur du bon côté) peut influencer celui-ci (du majeur du mauvais côté). C’est ahiṁsā .
Mais (se dirigeant vers le poignet du démonstrateur 2) ceci est hiṁsā (montrant le dessus du poignet bombé), on appelle cela une agression.
Quelle que soit l’agression dans le corps, c’est hiṁsā . Nous pouvons voir que ce poignet est plat (montrant le bon côté) alors que celui-ci est protubérant (montrant le mauvais côté). Nous faisons les āsana, mais les āsana ont pour but l’observation.
Aparigraha est essentiel. Elle (démonstrateur 2) n’a pas de aparigraha , donc elle se laisse dicter le corps, elle n’utilise pas son corps comme agent pour forger l’intelligence. Donc je vais lui demander de relâcher cela (poignet qui est bombé vers le haut) et d’étirer les doigts à partir de là, et là j’ai retiré l’agression. Ceci est ahiṁsā .
Maintenant voyez cette jambe et celle-ci (du démonstrateur 1 puis du démonstrateur 2), regardez cette ligne (l’avant d’une cuisse) et cette ligne (l’avant de l’autre cuisse). Celle-ci est projetée vers l’avant alors que celle-ci est absorbée. Cela signifie qu’il y a un complexe de peur, de l’avidité. La peur de la mort, la peur somatique, ne lui permet pas d’ouvrir ici (haut du devant de cuisse arrière). On n’est pas conscient de cette vérité : asatya . La peur est dans ce gros orteil (dans la jambe arrière), je dégage le gros orteil vers l’extérieur, et que se passe-t-il ? L’intelligence a bougé, l’énergie a bougé. La liberté est arrivée. C’était bloqué là. La peur était dans ce gros orteil car son mental lui dit de devoir descendre à droite et donc le gros orteil du pied gauche cherche à la protéger. Mais elle ne sait pas (démonstrateur 2) que cet orteil la freine. C’est satya .
Et il y aussi asteya . Maintenant je peux conquérir cette jambe (jambe avant). Je dois pouvoir dire d’absolument chaque partie de mon corps laquelle est agressive, laquelle ne l’est pas, laquelle montre le chemin et laquelle ne le montre pas, laquelle retient, laquelle ne retient pas, laquelle est creuse, laquelle ne l’est pas. La peur et l’avidité vont ensemble.
Maintenant brahmacarya : c’est le flux du soi qui doit se mouvoir uniformément dans les moindres recoins du corps sans aucune division. Maintenant elle fait (démonstrateur 2) et lui fait (démonstrateur 1) et voyez cette ouverture (montrant l’aisselle de poitrine) : à gauche la poitrine est fermée, les côtes tombent. Voyez les épaules, à gauche c’est très étroit. Nous faisons les āsana mais nous devons amener la conscience dans la partie cachée. Cela est dû au fait que ce bras est utilisé (droit) et celui-ci non (gauche). Cela est steya , le complexe de peur, je ne veux pas « lâcher » donc je corrige en touchant (côtes latérales à gauche) et l’épaule est devenue plus longue. Donc cela signifie que j’autorise la conscience pranique de circuler. Il faisait ainsi (en fermeture) donc c’était verrouillé et la conscience ne pouvait pas circuler. Cela bloquait le flux de la conscience, donc il est malheureux là (épaule fermée), il est heureux là (épaule ouverte) cela est dukha (fermé) et sukha (ouvert).
Ensuite descendez dans la posture, vous pouvez voir (sur démonstrateur 1) que lorsqu’il était debout en tadasana, il n’y avait pas de déséquilibres, les hanches étaient alignées. Maintenant il rentre dans la posture et on voit que cette jambe est longue (arrière) et cette jambe est courte (avant). Idem chez le démonstrateur 2. Cela est abrahmacarya , cela veut dire que brahma , l’intellect, ne circule pas, il n’y a pas de circulation de la conscience qui remplit cette jambe. Cela devient un āsana physique. Je dois changer la position pour que cela devienne un āsana spirituel. Donc je vais juste dire de lever la cheville interne à la hauteur de la cheville externe. Et cela veut dire que la conscience du soi circule également dans la cheville externe et dans la cheville interne. J’ai donc amené brahmacarya dans cet āsana. (Sur démonstrateur 2 idem), ils retiennent, ils ne veulent pas relâcher leur mental. Maintenant vous pouvez voir comment la longueur a augmenté.
Ensuite regardez comme cette poitrine (supérieure) est ouverte vers l’avant. J’ai expliqué yama , maintenant niyama .
Śauca . Ici la poitrine prend un bain. Ici le sang circule partout, mais ici le sang ne circule pas du tout. La poitrine ouverte c’est śauca , la poitrine fermée est aśauca . Vous voyez que la largeur de la poitrine en haut et en bas n’est pas identique. Cela signifie que d’un côté le sang circule comme un bain interne, alors que de l’autre côté il n’y a pas cette irrigation. Maintenant je les ajuste (les 2 démonstrateurs), vous pouvez mesurer les deux poitrines. L’eau doit aussi toucher ce côté fermé du corps. Ce que je fais c’est que j’ajuste, ils doivent utiliser une brique comme support dans le dos. Du coup, comme j’ai apporté śauca , cette sensation apporte santoṣa , je suis heureux dans les deux poitrines. L’oxygène est répartie équitablement, sans aucune déviation.
Pour faire cela, c’est tapas : comment utiliser ma conscience, mon désir ardent pour obtenir la posture.
Maintenant vu de dos, le désir ardent est là, dans la colonne, est-ce une colonne circulaire ou semi-circulaire ? Ce n’est pas cakrasana, mais trikoṇāsana qu’on fait ici. Il n’y a pas une forme de dôme. Je dois retirer cette forme de dôme en tirant sur la main inférieure. La colonne ainsi étirée est tapas . Cela devrait brûler, là je fais juste, là où je faisais faux. Il ne faut pas tenir une posture et être satisfait au niveau sensations, cela n’est pas une satisfaction du tout. Il faut une satisfaction spirituelle (il demande au démonstrateur 1 de descendre le fessier de la jambe avant vers le pied).
Maintenant vous pouvez voir que les omoplates ne sont pas parallèles (démonstrateur 2). Cette omoplate est complètement détachée du corps et celle-ci est attachée. Attachons les deux omoplates au corps et voilà comme l’espace est créé et comment la conscience peut entrer dans cette zone limitée du corps. C’est svādhyāya ou l’étude de nos faiblesses et comment rendre chaque partie de mon corps attentive pour qu’elles deviennent toutes aussi pures que je le souhaite. Donc le soi peut s’adonner, se déployer à cette pose. Et devient un bon triangle, car nous avons notre premier triangle (bras inférieur), le second (bras supérieur) et le troisième est l’âme. Du centre au pied avant et du centre à la main supérieure, le corps est également divisé en deux, c’est ce qu’on appelle Īśvara praṇidhāna , l’équanimité dans la moindre partie, cellule, articulation, muscle, ligament, de manière à ce que la conscience circule sans obstacles. Je veux que ma conscience circule librement dans chaque āsana : Īśvara praṇidhāna .
C’est ainsi que les aspects des dix disciplines éthiques sont impliqués dans un āsana. Et lorsqu’elles sont correctement impliquées, la conscience est unie et arrive ainsi directement à pratyāhāra ."
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