SEANCE DE QUESTIONS-REPONSES (I)
Les questions sont nécessaires dans le processus d’apprentissage.
Question n°1 : Du point de vue philosophique, il faut saisir l’importance de poser des questions. Pourquoi certains en posent et d’autres pas ? Pourquoi certains se posent des questions mais ne demandent pas ? Pourquoi certains n’ont pas de questions et pourtant en posent ?!
Réponse : Un Upaniṣad tout entier est consacré aux questions : le Pras̍nopanisad. Souvent la question surgit d’un doute, d’une incompréhension, mais pas toujours. Dans le processus éducatif, il est nécessaire de poser des questions, en tant qu’étudiant, en tant que disciple (śiṣya). La question est un moyen de vérifier, de valider ce que l’on a compris.
Question n°2 : Question au sujet du dharma et du karma. Qu’en est-il de la destinée ? Si nous sommes gouvernés par la destinée, quelle est la place du dharma ?
Réponse : Prashant explique que dans le karma siddhānta (la loi du karma), il n’y a pas de place pour le fatalisme. Pourtant l’individu ordinaire et même certains philosophes le voient de cette manière. Prashant fait référence au verset II.47 de la Bhagavad Gītā "karmaṇy evā dhikāras te…". Il ne s’agit pas de rester esclave du karma. Nous ne sommes pas des marionnettes avec quelqu’un qui tire les ficelles. C’est un droit et un devoir. Nous avons la possibilité d’agir. Nous devons faire ce que nous avons à faire. Le dharma nous y aide. Toutefois, les fruits de l’action ne nous appartiennent pas.
En ce qui concerne notre destinée, nous l’avons créée nous-mêmes, dans des karmas ou des vies précédentes. Nous avons une marge de manœuvre à l’intérieur du cadre de la destinée dans cette vie. A l’intérieur de ce cadre, nous pouvons faire ce que nous avons à faire de la pire façon ou du mieux qu’on peut. La destinée ne nous réduit pas à l’esclavage. Nous avons une marge pour travailler à condition de développer notre conscience. Nous avons les moyens de viser le niveau le plus noble de notre destinée. Il n’y a aucune raison d’être négatif ou fataliste.
Question n°3 : Quelle est l’importance de preraṇā (la motivation) dans le processus de connaissance ?
Réponse : Preraṇā peut-être un déclencheur mais ne vous mènera pas plus loin. Il faudra ensuite passer à la vitesse supérieure, gagner en maturité.
Question n°4 : Tout ce "jargon" au sujet de la pensée, du penseur et du processus de pensée, n’est-il pas qu’une gymnastique cérébrale ?
Réponse : Prashant répond que ce pourrait bien être le cas, si vous faites cette expérience assis sur un banc ou dans votre canapé. Souvenez-vous de la pratique méditative du niveau de celle Guruji. Il était dans un processus réflexif. Dans le cas de la pratique du yoga, ce n’est pas de la gymnastique. Lorsque dans la phase préparatoire, nous créons les connexions, les associations entre le corps, le mental et le souffle, nous parvenons à un état unifié qui n’a rien de cérébral. C’est le cas sous réserve que l’on ait suffisamment de maturité dans la posture (par exemple en Śirṣāsana) et que l’on ne bataille plus avec elle. Il s’agit d’intelligence cellulaire où chaque partie du corps peut être le paradigme de cette observation. Le pratiquant averti pourra sentir cela.
Question n°5 : De Śavāsana et la méditation.
Réponse : De la méditation comme simple moyen de se relaxer. La relaxation n’est pas le summum de l’aventure spirituelle humaine, la méditation est une quête de la sagesse. On cherche la relaxation par que nous sommes stressés dans ce monde tourmenté. Les méditations guidées en ligne sont devenues très à la mode. La méditation ne peut pas être une méthode de relaxation. Prashant explique la différence entre le processus de quête de la sagesse et un processus cérébral. La méditation dynamique induite dans les āsana est quelque chose d’autre. En s’appuyant sur l’enseignement de Guruji, Prashant développe et explore le concept de "relaxation". Śavāsana crée aussi une forme d’état méditatif.
Question n°6 : Quid de la différence entre le mental et citta ou est-ce la même chose ?
Réponse : Prashant répond en utilisant l’analogie de l’eau de l’océan et de l’eau contenue dans un verre. Chimiquement, c’est la même eau, mais sa manifestation est différente. Le mental c’est la surface (le mental c’est manas, buddhi et ahaṁkāra). Citta, c’est l’océan, tandis que le mental est limité, comme l’eau contenue dans le verre. La profondeur de citta est immense. Et le yoga c’est "citta vṛtti nirodhaḥ" et non pas "mano vṛtti nirodhaḥ".
Question n°7 : Linga s̍arīra et Sāṁkhya kārikā.
Réponse : Prashant explique que le Sāṁkhya kārikā parle très peu suks̍ma and linga s̍arīra (des couches du corps subtil). Ce sont les textes traitant du yoga et du vedanta qui en parlent.
Remerciements
Ce texte en français nous est aimablement fourni par Marie-Laurence CROS.
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